Le mois dernier, un homme de 92 ans fauchait 7 personnes en plein Paris et 3 d’entre elles sont, encore aujourd’hui, dans un état grave. Cet accident de la route remet sur le devant de la scène la délicate question de l’âge limite au volant. Si actuellement en France, aucune disposition ne permet de contrôler l’aptitude des seniors au volant ou d’imposer une limite d’âge, ce n’est pas le cas dans d’autres pays d’Europe.
À partir de quel âge faut-il faire attention ?
Les capacités de conduite sont étroitement liées aux sens, aux réflexes et à l’âge. S’il convient de toujours être vigilant, on estime qu’à partir de 65 ans les capacités sensorielles diminuent : la vue baisse et l’audition se dégrade, ce qui peut altérer la conduite.
Avec l’âge, nous sommes moins vifs et alertes, la voiture peut dès lors se révéler dangereuse. Que ce soit pour sa sécurité ou celle des autres, il convient d’adapter sa conduite à ses capacités. Vous pouvez par exemple préférer les transports en commun, éviter les heures de pointe et bien sûr, consulter régulièrement votre médecin et les spécialistes de la vue et de l’audition.
Un sujet qui fait débat en France
À chaque accident tragique mettant en cause un senior, la question de l’âge au volant s’installe dans l’actualité. Alors que plusieurs lois sur le contrôle ou la limitation de la conduite de personnes âgées ont été proposées sans succès, les gouvernements successifs prônent encore la responsabilité personnelle et familiale de ces conducteurs.
Il est, en effet, difficile de prendre la décision de leur retirer le permis surtout que, pour nombre d’entre eux, la voiture est parfois le seul moyen de locomotion à disposition. C’est particulièrement le cas en zones rurales, souvent mal desservies par les transports en commun, où l’absence de véhicule vient renforcer la dépendance, l’isolement et accélérer la mort sociale des seniors.
Du point de vue de la sécurité routière, les plus de 65 ans n’ont pas plus d’accidents que les autres conducteurs, ils sont en revanche déclarés responsables dans plus de la moitié d’entre eux. Le risque et la gravité de ces accidents sont, par ailleurs, nettement plus élevés au-delà de 75 ans.
Une question déjà tranchée dans d’autres pays d’Europe
Si, depuis 2013, la France s’est dotée d’un nouveau permis renouvelable tous les 15 ans, il n’est conditionné à aucune visite médicale. De nombreux pays européens ont, quant à eux, pris la mesure du vieillissement au volant avec des contrôles obligatoires.
Ainsi, le permis belge est renouvelé tous les 10 ans et obligatoirement accompagné d’une attestation médicale d’aptitude à la conduite depuis 2014. D’autres pays, comme la Roumanie, la Lettonie, la Lituanie, l’Estonie et la Hongrie fonctionnent sur le même principe.
Du côté de l’Irlande, des Pays-Bas, du Danemark, de la Slovénie, de Chypre et de Malte, des examens médicaux d’évaluation des capacités de conduite sont imposés tous les 5 ans aux septuagénaires. En Espagne, ces tests ont lieu chaque décennie jusqu’à 65 ans, puis tous les 5 ans. L’Italie va même plus loin avec des tests par intervalles de 10 ans, puis de 5 ans entre 50 et 70 ans et tous les 3 ans au-delà.
En République Tchèque et en Grèce, le contrôle est bi-annuel dès 65 ans, dès 60 ans au Luxembourg et dès 50 ans au Portugal. La Finlande, elle, retire systématiquement le permis de conduire aux septuagénaires.