Existant depuis plus de 30 ans, les assurances protégeant contre la perte d’autonomie peinent encore à se démocratiser. Pourtant, l’espérance de vie augmentant chaque année, les personnes en état de dépendance sont de plus en plus nombreuses et la dépendance est devenue est véritable sujet d’actualité au cœur de nombreux débats.
Qu’est-ce qui explique qu’aujourd’hui si peu de personnes s’assurent ?
Des Français réalistes et pourtant…
78% des personnes interrogées affirment qu’il faut s’assurer contre le risque de dépendance alors que seulement 26% souscrivent à un contrat de ce type.
Si la perte d’autonomie était encore un sujet tabou il y a 10 ans, aujourd’hui, beaucoup de personnes se sentent concernées et en parlent. En effet, avec le vieillissement de la population, un Français sur deux se trouve confronté à la dépendance d’un proche !
La cause de ce manque d’investissement n’est pas non plus du côté des liens familiaux. 6% seulement des sondés considèrent les conflits intergénérationnels comme un problème majeur de notre époque. La famille est redevenue une valeur importante aux yeux des Français qu’il faut protéger, grâce notamment à un contrat dépendance.
Si certains misent sur la maxime « ça n’arrive qu’aux autres » ou n’aiment pas y penser, beaucoup repoussent simplement « à plus tard ». Alors qu’il est conseillé de souscrire à ce type d’assurance vers 50 ans, la plupart des adhérents débutent leur contrat à l’âge de 60/65 ans.
Des critiques unanimes
En interrogeant des adhérents ou en naviguant sur les forums liés à la dépendance des personnes âgées, on retrouve les mêmes reproches envers le contrat dépendance.
Le montant des cotisations
Outre le fait que les montants soient naturellement plus ou moins élevés en fonction de l’âge de l’assuré au moment de l’adhésion, les cotisations sont réévaluées régulièrement à la hausse en se calquant sur le coût de la vie et des risques. La rente assurée en cas d’accident, elle, n’augmente pas assez pour couvrir cette inflation. Quand les cotisations sont trop hautes, certains aimeraient arrêter leur contrat mais ils perdraient alors tout l’argent déjà cotisé.
La prise en charge
Selon le retour des clients d’assurances dépendance, les critères de prise en charge sont très exigeants. Beaucoup n’ont pas eu le droit de débloquer les rentes qu’ils espéraient de leur assureur, ce dernier considérant que leur état ne nécessitait pas d’aide financière et ce, même s’ils sont reconnus dépendants par les services sociaux et perçoivent des aides comme l’allocation personnalisée d’autonomie.
Des contrats complexes
Souvent critiqués par les associations de consommateurs, les contrats dépendance sont décrits comme obscurs, opposant des délais de carence ou des franchises qui retardent voire annulent complètement le paiement attendu. Le manque de visibilité sur l’augmentation des cotisations au fil des années ainsi que les nombreuses conditions et exclusions n’aident pas les assurés à comprendre l’intérêt de ces assurances.
Un produit d’avenir
En dépit des points noirs soulevés, les Français restent conscients du besoin de s’assurer contre la dépendance. En 2016, ils étaient plus de 60% à convenir que l’État ne pouvait couvrir toutes les dépenses et qu’un financement privé était incontournable.
La dépendance touche de plus en plus de gens et certains assureurs ont su faire évoluer leurs offres : financement d’un équipement adapté pour le logement, services d’aide et d’assistance pour les aidants…
Du coté des assureurs, des progrès sont encore à faire notamment en proposant des offres plus claires, innovantes et un peu moins strictes. Coté consommateurs, les mentalités doivent continuer d’évoluer pour accepter l’idée que la dépendance est un facteur réel à prendre en compte au même titre que les accidents de la vie ou les conventions obsèques.
Si du coté de l’État la position sur le sujet de la dépendance n’est pas encore connue, des mesures voient le jour concernant la prévention et c’est par exemple le cas d’un accord qui est en train d’être finalisé au sujet du « reste à charge zéro ».
Source : baromètre Autonomie OCIRP
Contrat dependance